[Critique Blu-ray 3D] Cendrillon au Far West.

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L’heure est à la mise au point. En Juillet dernier, alors que l’Age de Glace 4 fait un tabac et que Rebelle s’apprête à investir les salles obscures, un film d’animation français quasi inconnu du grand public fait une entrée catastrophique dans nos salles, critiques virulentes à son sujet en prime. N’ayant pas eu le temps de le découvrir en salles, nous nous sommes rattrapés en Blu-ray 3D vu que le film vient de sortir dans nos bacs et force est de constater que nous sommes loin de la purge annoncée, bien au contraire… Cendrillon au Far West est un film particulièrement efficace qui se joue des classiques avec irrévérence malgré une animation en demi-teinte.

On a connu Pascal Hérold moins inspiré (La véritable histoire du Chat Potté restera ancré dans les esprits comme l’un des films d’animation français le plus mauvais) mais un énorme pas semble avoir été fait par le réalisateur qui nous propose enfin une aventure animée digne de ce nom. L’animation y est encore un peu rigide (les mouvements des personnages sont très saccadés) mais les décors sont d’une beauté époustouflante, d’autant plus renforcés par une 3D relief toute en profondeur ou les vues aériennes sont légions (les mercenaires du film chevauchant de grands oiseaux tout au long du film).

Fort heureusement, si l’animation est assez inattendue et en déstabilisera certains, le scénario réserve quant à lui son lot d’éléments inventifs qui raviront les enfants (et notamment le personnage du chaman – marraine la bonne fée version Hérold) mais aussi les plus grands, en témoignent les dialogues ciselés qui construisent une version particulièrement contemporaine du conte de Cendrillon. Et s’il y a bien une chose que le film d’Hérold réussit, c’est la modernisation du conte, même si les amoureux de la version Disney de ce destin princier seront probablement offusqués d’une Cendrillon aventurière, presque vulgaire et sans peurs.

Évidemment, il faudra faire avec une bande originale extrêmement répétitive et insipide, mais le casting vocal cinq étoiles rattrape le tout avec un réel plaisir d’entendre des voix bien connus s’en donner à cœur joie, sans trop en faire, dans le corps de personnages clairement caricaturaux. En somme, ne boudons pas notre plaisir de découvrir un long-métrage d’animation made in France très original (on pense surtout aux transpositions très bien pensées du conte original, et notamment la dent remplaçant le soulier de verre) qui est loin d’être parfait mais se révélera très divertissant à tous ceux qui se laisseront emporter, même les plus grands !

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Une bien belle image 3D que voilà ! Les couleurs sont très chaleureuses (parfois même trop, en témoigne la surexposition de certaines scènes qui éblouissent plus qu’elles ne montrent) et la profondeur est fréquemment excellente (cette chevauchée à dos d’autruche en plein coucher de soleil est sublime). De plus, nous sommes loin des couleurs immondes de la précédente réalisation d’Hérold et découvrons une vraie cohérence graphique qui se ressent avec plaisir à l’écran. Le transfert vidéo est donc tout à fait honorable, et l’éditeur vidéo Bac Films a fait le travail à ce niveau.[/tab]
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Une piste 5.1 DTS-HD Master Audio, autant dire une bien belle piste française pour cette édition haute-définition de Cendrillon au Far West. Alors forcément, on se doit d’être critiques et la spatialisation, assez bonne, laisse un peu trop les dialogues se fondre dans la masse par rapport à l’ambiance musicale et rend l’ensemble un peu brouillon. Pire encore, la bonne piste audio nous inflige encore plus l’inaudible musique toute en cuivres de la bande originale mais comme on dit… Les goûts et les couleurs en termes de musique sont dans la nature ![/tab]
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S’il y a bien un aspect sur lequel on ne s’étendra pas, c’est la partie « bonus » de la galette BR3D qui est on ne peut plus vide. Toutefois, la présence exceptionnelle de la 3D relief (qui n’était pas au rendez-vous dans les salles obscures – probablement dû a une stratégie marketing et le peu d’espoirs placés en ce film atypique) est un « plus » indéniable, permettant au film de séduire encore plus avec une esthétique déstabilisante mais riche en surprises ![/tab]
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En conclusion, la sortie en vidéo de Cendrillon au Far West devrait être sa meilleure chance d’aller conquérir un public effrayé par les critiques assassines et une animation un peu austère à sa sortie en salles, d’autant plus que le Blu-ray 3D est de toute beauté et propose l’apport d’une 3D relief très convaincante. Quoi qu’il en soit, il serait fort dommage de ne pas laisser sa chance à un film très honorable, tout en ayant la sagesse de vous émanciper d’une somme de critiques non adaptées au public visé par le film…

 

 

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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