Minuscule, une série qui fait définitivement partie du paysage audiovisuel français. Si l’annonce de l’existence d’un passage au format long de cette série d’ores et déjà mythique pouvait être surprenante tant les gags originels jouissent d’un timing ciselé, le produit final qu’est ce long-métrage sous-titré « La vallée des fourmis perdues » brille par de multiples aspects et aura reçu avec raison le succès qu’on lui connaît loin des déconvenues que peuvent subir les productions françaises sur notre propre territoire.
Le film s’adresse avant tout aux enfants sans pour autant les prendre pour des imbéciles, et en ce sens, Minuscule est une passionnante alternative aux films épiques dont les parents peuvent être friands. Proposant un conflit digne des péplums fantastiques, cette agréable production à la française est menée d’une main de maître grâce à une réalisation qui sait se faire aussi intimiste qu’impressionnante. Profitant d’une esthétique chatoyante liant avec brio décors naturels d’une beauté incroyable (faisant par là-même la promotion de paysages français) et animation efficace – bien qu’un peu rébarbative – le long-métrage peut se vanter de séduire un large public malgré un ton principalement enfantin. Fort heureusement, chacun pourra s’y retrouver grâce à des références cinématographiques bienvenues qui sauront faire sourire les plus grands des spectateurs (dont nous faisons partis!), à l’image de cette séquence hommage au chef d’oeuvre d’Hitchcock, Psychose. Ces éléments renforçant le capital sympathie de l’oeuvre vont de pair avec le respect total du matériel d’origine, offrant même au cours de quelques plans des petites scénettes comiques dont la série mère a le secret. De même, pratiquement tous les personnages originels sont au rendez-vous, permettant aux fans spectateurs de se rire du réemploi de chacun, l’araignée noire restant comme la protagoniste la plus appréciable.
[quote author= »Nathan » bar= »true » align= »left » width= »300px »]Le film respecte comme il se doit sa source il n’hésite pas à creuser plus efficacement le registre émotionnel en créant un lien véritable entre deux insectes muets.[/quote]
Toutefois, si le film respecte comme il se doit sa source il n’hésite pas à creuser plus efficacement le registre émotionnel (logique nous direz-vous, étant donné que le format long est enfin adopté mais rappelez-vous du portage sur grand écran d’Oggy et les cafards sorti l’année précédente – aucune évolution n’était à dénoter par rapport à la série originelle) en créant un lien véritable entre deux insectes muets – oscillant toujours entre l’humour cartoonesque et le réalisme, le rapport entre les personnages fait le choix du réel – l’amitié entre une fourmi et une coccinelle demeurant franche et subtile. Evidemment, l’ensemble n’est pas dénué de défauts, le rythme accuse de sérieux temps morts, la faute à de multiples plans fixes sur la nature entourant les insectes au cœur du film et aux bruitages on ne peut plus répétitifs (défaut déjà inhérent à la série d’origine et dont nous parlions déjà dans nos critiques de l’objet télévisuel en question). Pourtant, les points négatifs sont rapidement oubliés par le travail général, proposant une aventure sincère et agréable à découvrir.
[message color= » » closable= »true »]Pour aller plus loin, Muriel nous propose sa critique cinéma de Minuscule – La vallée des fourmis perdues dans notre webzine spécial Annecy 2014 en page 140. C’était en le mois dernier. David nous a également proposé en avril dernier sa propre critique cinéma dans cet article.[/message]
[tabs][tab title= »Image »]
Une image détonnante ! Les paysages sont resplendissants, l’incrustation des personnages animés par ordinateur est parfaitement réalisée et la 3D relief est très convaincante. Quelques petits problèmes persistent tels que certains aliasings en de rares occasions (au cours de la scène déjà célèbre de la rivière par exemple). En revanche, ces petits bémols ne ternissent en rien l’expérience visuelle procurée par cette édition Bluray 3D éloquente. Si les jaillissements si chers aux amoureux de la 3D démonstrative ne sont pas nombreux, ils savent se faire charmants lorsque l’occasion se présente – les courses effrénées des coccinelles et mouches sont à ce titre un réel plaisir.[/tab]
[tab title= »Son »]
Une ambiance sonore peu démonstrative mais qui propose une spatialisation de qualité, plongeant les spectateurs dans l’univers si particulier de la nature. Un univers que l’on a beau rencontré fréquemment nous autres humains mais que nous ne prenons jamais le temps d’écouter simplement, ce que nous propose Minuscule. Les sons sont pour la plupart naturels, exception faites des cris particuliers des insectes assez lassants, et la musique qui sait se faire plus insistante lors des scènes plus oniriques à l’image des rêves du personnage principal, ceux-ci étant accompagnés d’une bande originale propice. En somme, Minuscule profite d’une vraie ambiance sonore et l’on en viendrait presque à regretter le manque de réalisme provoqué par les cris ajoutés en post-production des insectes du film.[/tab]
[tab title= »Interactivité »]
Un contenu malheureusement trop maigre comprenant un making-of de 31 minutes qui n’a pas été présenté lors de notre test de l’édition 3D. Gageons que celui-ci aura de quoi contenter les fans du film, bien qu’il pêchera probablement sur sa faible longueur (même si pour l’époque actuelle, un making-of d’une demie-heure est déjà un vrai bonus!).[/tab][/tabs]
[hr][scroller]
[/scroller][hr]
En conclusion, Minuscule, la vallée des fourmis perdues est un film étonnant qui mérite un visionnage en famille d’autant plus que l’édition vidéo testée est quasi parfaite, bien qu’elle aurait gagné à être plus complète en termes d’interactivité. Minuscule est tellement bien mené qu’il devrait être qualifié de « manuel essentiel » pour réaliser toute bonne adaptation d’une série télévisée en œuvre cinématographique : prenez en de la graine !