Quand arrêteront-ils de nous surprendre ? Voilà une question qui nous brûlait les lèvres à la sortie de Madagascar 3 et qui nous passionne toujours autant passé les portes de la salle ou l’on a découvert ces humanistes légendes. Brillant et excellant sur de nombreux tableaux, le long-métrage n’est pas exempt de défauts, reniant même parfois un peu trop les fondements des studios DreamWorks Animation, mais force est de constater qu’on voyage, une nouvelle fois, dans un univers parfaitement maîtrisé !
Dès la séquence d’introduction, le ton est donné avec la résurrection d’un enfant mort, celui-là même qui deviendra le célèbre Jack Frost : Les Cinq Légendes sera un long-métrage magnifique mais aussi, et surtout, un film aux accents graves. Dotée d’une bande originale de toute beauté signée par le frenchy Alexandre Desplat, l’aventure féerique contée par Peter Ramsey est épique et émouvante. Construite autour de personnages très charismatiques (on pense aux cinq légendes possédant chacune leur personnalité mais aussi au méchant du film doté d’un charisme fou) remettant en question une heure trente durant leur propre existence, la narration du long-métrage a beau sentir le réchauffé (le Bien contre le Mal) elle comporte de superbes séquences telles que ce final magnifique au sein d’une chambre d’enfant ou l’invisible devient visible grâce à la foi. Film du cœur qui saura toucher chaque âme d’enfant au sein du public, Les Cinq Légendes laisse cependant de côté l’irrévérence d’ordinaire si chère aux studios DreamWorks Animation. Sans être un défaut en soi, cet abandon surprenant puisqu’il n’en était rien dans Madagascar 3, pur produit dreamworksien par excellence, témoigne d’une véritable duplicité d’intention au sein du studio phare du cinéma américain. Les Cinq Légendes tient clairement plus de l’émotion à l’état brute de Dragons que des élans humoristiques de la saga Shrek même si de ci de là, l’humour est au rendez-vous.
Véritable faire-valoir comique, les lutins du Père Noël pas originaux pour un sou (les minions de Moi Moche et Méchant sont déjà passés par là) participent à la dynamique bon enfant d’un film qui respire la joie de vivre dans un monde pourtant si riche en dangers d’où l‘existence de gardiens. Derrière l’apparente niaiserie scénaristique, les passés douloureux des personnages s’entrechoquent et créent un climat angoissant parfaitement réaliste grâce à une animation 3D extrêmement convaincante, soutenue par un relief d’une maîtrise incroyable. Les plans séquences au cœur de combats virevoltants se succèdent avec brio, au même rythme que les trouvailles narratives surprennent (on vous défie de rester de marbre face aux relations si touchantes des personnages, dont celle liant Jack Frost à un petit garçon, ou même l‘intime bonhomie reliant une petite fille au Lapin de Pâques). Alliant une atmosphère étonnamment lourde de sens avec de vrais enjeux narratifs qui ne se contentent pas d’accumuler des coquilles vides, le premier long travail de réalisation de Ramsey est une vraie réussite à la DreamWorks qui risque de faire rêver bons nombres d’enfants mais aussi des parents malgré un manque évident de prises de risque du point de vue du déroulement des événements tant certaines scènes rappellent d’autres films d’animations parfois très récents (pour ne pas spoiler nous n’entrerons pas dans les détails mais nous comptons sur vous pour repérer ces manques flagrants d’inspiration !).
En conclusion, Les Cinq Légendes n’est pas forcément le plus emblématique des films DreamWorks Animation mais il a le mérite de proposer de nouveaux horizons à ces studios injustement décriés il y a quelques années de cela. On les disait incapable de conter sérieusement une histoire aux enfants, ce sera désormais chose faite même si pour cela, ils délaissent quelque peu ce qui faisait l’essence de leurs productions passées.
5 comments On [Critique cinéma] Les cinq légendes.
Hello
Ici en France la critique est divisee a l instar de telerama qui trouve le film trop infantile
Mais sous estime souvent les prod DW versus les pixar que l hebdo encense uneu trop facilement a mes yeux
Tandis quz le fig magazine adore le film
Hello
Je viens de te relire attentivement et je suis tout a fait d acord avec toi
Je relisais cet am, apres etre alle voir le film, la critique, celle de telerama precisement
Et, decidement, ils n ont rien compris mais ne sont pas les seuls dans la presse
Film trop enfantin? Personnages trop lisses?
C est avoir mal apprecie le scenario et mal entendu les personnages, jack frot notamment, a la quete de lui meme et de son passe
Ce qui m a d ailleurs marque, c est l approche pyschanalitique de cette histoire, ou il est
Question de souvenirs gardes precieusement dans des dents de lait, ou jack, j y reviens, s incarne au fil de l histoire la ou il la debute, se vivant tout juste comme un ectoplasme, et ce souvenir qui flirte avec le retour du refoule, ou il sauve sa jeune soeur pour…
A decouvrir, je n en dis las plus
Sans meme oublier ce theme de l existence de chacun, des lors qu on n est pas visible, et plus grave encore, des lors qu on ne croit pas ou plus en vous
Tres moderne comme questionnement je trouve, qui renvoie a la place sociale dechacun des spectateurs et/ ou affective
Grosso modo a quoi sert on si personne ne croit en vous?
Esthetiquement, ai ete bluffe, c est visuellement un emerveillement de chaque instant, dans chaque image
Je souligne les couleurs chaudes de l antre du pere noel, le bleu cristalin des scenes … Givrees, les lacots dores jetes par le marchand de sable, et j en passe
Et meme si la clairiere du lapin de paques s engouffre un poil dans le kitsh, eternel souci recurrent de l animation made in us, avec des couleurs unpoil trop rainbow flag, c est peanuts au vu de l ensemble
Les detracteurs souligneront que la mise en scene s appuie beaucoup sur des loopings et autres courses poursuites qui tracent dans les airs
C est indeniable, un peu facile mis il est vrai que jack est lui meme comme un enfant depeter pan et de… Spiderman, toujours projete dans les airs
Et que l univers, entre cieux et terre, tunnels spatio temporels et autres trous, terriers et j en passe, favorisent plongees et contre plongees dans tous les sens
Cote personnages, le pere noel m a fait penser a un melange du chanteur seventies yvan rebroff, a checker sur google lol, etde biker gay avec son anneau fashion au pouce et ses tatoutages
Les lutins m ont eclate mais je kiffe TOUS les lutins mdr
Quant au mechant il s inscrit dans cette tradition des grands maigres chers a diśney, qu on pense a frollo, ou au mechant dans aladin et j en passe
Ce qui m amene a ses scenes, tres gothiques et sous forte influence burtonnienne…
Bref, j y retournerai bien
je viens de sortir de la séance, en VF, et je n’en suis pas deçu!
On sent clairement une évolution dans les films DW Animation studio qui trouve son origine avec « Dragon ».
Le scénario est quand même simple, il reste manichéen néanmoins il aborde certaines thémathique très intéressantes (cf le début de la critique de FoA).
D’un point de vue technisue le film est sublime, la multiplication de lieu extraordinaire
(merde ça a planté) je poursuis:
la multiplication de lieux extraordinaires nous en fait voir de toutes les couleurs, de plus chaque lieu à sa propre identité (la tanière de lapin de pâques par exemple).
Les personnages sont variés, certes certains auront pu être plus poussé, mais le film possède des protagonistes très forts, tel que Pitch le boogeyman ou Jack Frost. D’ailleurs j’ai beaucoup apprécié le méchant.
Et les sidekicks sont très sympas
C’est un très beau conte de Noël au final, DW arrive à faire de bons films qui puisent leur force à travers le partage d’émotions fortes
Bravo!