Loulou, c’est le héros d’un livre pour enfants, qui porte le même nom, écrit par Grégoire Solotareff en 1989. Adapté tout d’abord sous la forme d’un recueil de court-métrages appelé Loulou et autres loups…, les aventure de Loulou le loup et de Tom le lapin font donc leur entrée dans le monde du long-métrage, sous la direction de Éric Omond. Un long-métrage très beau et très drôle, qui ne souffre que d’une dernière partie hâtive, ternissant ainsi un peu l’ensemble.
Et la première chose qui nous saute aux yeux lorsque le film commence, c’est l’univers graphique qui nous est proposé. Avec sa 2D traditionnelle et ses décors peints, c’est un véritable enchantement renouvelé à chaque nouvelle zone géographique du long-métrage, où on pourra admirer des couleurs alternant le vif ou le pastel. L’univers est fourni, travaillé, avec tout un lot de références au cinéma classique (avec par exemple un château qui n’est pas sans rappeler celui du Roi et l’Oiseau de Paul Grimault), pour une qualité globale qu’on aimerait voir bien plus souvent.
Les personnages ne sont pas en reste, avec un style qui respecte le support original et qui pourrait potentiellement dérouter un peu au début, étant quelque peu inhabituel, le tout animé avec justesse. L’équipe du film signe donc un film visuellement très réussi.
Mais qu’un film d’animation soit beau, c’est une grosse qualité, encore faut-il que l’histoire tienne la route à côté. Et ici, je dois bien avouer que j’ai été agréablement surpris, m’attendant à un film dont la cible ne serait que le plus jeune âge, ce ne fut au final qu’en partie le cas.
Car même si la façon d’aborder les différents événements du film est clairement destinés pour les plus jeunes, notamment sur certains messages et le fond global du film, avec une forte dose d’humour et de naïveté très agréable, les spectateurs plus âgés ne sont pas mis de côté. Pour eux, humour plus noir caché, références hilarantes (comme le festival de Carne au lieu du festival de Cannes) et même quelques touches sexy avec le personnage de la renarde. Une très bonne surprise donc, car c’est assez courant que ce genre de public soit oublié dans des long-métrages d’animation, malheureusement.
[quote author= »David » bar= »true » align= »left » width= »300px »]LA bonne surprise de ce mois de décembre et qu’il vous faudra impérativement voir, dès que vous en aurez l’occasion.[/quote]
Loulou, l’Incroyable Secret est dynamique et bien construit. Les temps morts placés de ci de là ne sont jamais gratuit et servent à la narration, dans ce conte qui n’ennuiera donc pas le jeune public. Dommage cependant que celui-ci connaisse un fort problème de rythme sur sa dernière partie, où après une grosse scène de chasse très soutenue (qui peut d’ailleurs être très intense et marquante visuellement parlant pour les plus petits) on enchaîne sur la conclusion du film pendant bien trop longtemps. Même si celle-ci est assez bonne, elle traîne malheureusement en longueur.
Et côté personnages, le duo Loulou et Tom fonctionne bien, en jouant sur un côté buddy movie, avec tout un lot de situations relevant presque du poncif du genre. C’est frais, très porté sur l’humour et notamment l’excellente répartie du lapin bougon, dont certaines phrases pourraient bien devenir culte si le film a du succès, sans oublier de faire la part belle à l’émotion toute mignonne liée aux problèmes d’amitiés qui peuvent apparaître entre des personnes qui ne font pas partie du même univers. Le méchant possède une bonne présence et une aura de méchant aristocrate bien pensée, qui marquera sans aucun doute les esprits, tout comme la renarde fourbe à souhait.
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Au final, même si je partais avec quelques a priori sur le film dû à sa forme et le peu d’images que j’avais vu, qui me l’orientaient vers un public des plus jeunes, j’ai finalement été mis devant un long-métrage d’animation d’une excellente qualité. Donnant aux enfants comme aux parents, ce fut LA bonne surprise de ce mois de décembre et qu’il vous faudra impérativement voir, dès que vous en aurez l’occasion. Le film est beau, drôle et possède une histoire des plus mignonnes.