[Critique cinéma] Rebelle.

Après une aventure de haute-volée dans les méandres d’une intrigue james bondienne avec le mal-aimé Cars 2 l’été dernier, les studios Pixar nous livrent cette année une aventure très différente mais tout aussi épique aux côtés d’une princesse ô combien courageuse, à défaut d’être vraiment rebelle !

D’entrée de jeu, l’ambiance ambivalente du long-métrage est posée dans une première séquence à la fois attendrissante et sombre précédant l’apparition en fanfare de l’écran titre sur le rugissement d’un animal furieux. Le ton est donné, Rebelle n’est ni un film marqué de l’empreinte Pixar, ni une énième sucrerie made in Disney, mais bel et bien un film à l’ambiance atypique qui possède un véritable souffle épique malgré un scénario plutôt décevant. Saluons pour cela la réalisation aux deux cerveaux que sont Andrews & Chapman qui réussissent le tour de force de plonger littéralement son spectateur au cœur des Highlands aux côtés d’une héroïne reflet d’une génération.

Rythmée par une bande originale très traditionnelle et efficace, l’animation est éclatante (la surprise n’est plus de mise avec Pixar) qu’il s’agisse des personnages (on ne se remet toujours pas de la chevelure de Mérida qui subjugue à chaque apparition) ou des décors (la mystérieuse forêt est presque palpable). On retient notamment avec ferveur les nombreuses chevauchées de Mérida qui vous insuffleront l’envie de vivre votre vie comme vous l’entendez, véritable étendard du film et preuve de son efficacité incroyable, d’autant plus que la 3D relief fait encore une fois son effet et propose un maximum d’immersion au cœur des décors celtiques.

Ainsi, Rebelle est ce que l’on peut appeler un film vibrant puisqu’il parvient à réellement investir le spectateur dans les aventures hors normes de cette jeune femme courageuse, d’autant plus qu’un humour assez convenu mais relativement efficace jalonne tout le film à travers tous les seconds rôles, qu’il s’agisse des triplés (faire-valoir comique en puissance) ou du père de Mérida et les chefs de clans qui servent de fil rouge entraînant dans l’enceinte du château familial.

Pourtant, tout ce petit monde a beau mettre un maximum d’énergie à la tâche, aucun des protagonistes n’arrive à faire oublier une intrigue très banale (dont on ne révélera rien pour vous laisser une surprise de taille si vous ne la connaissez pas déjà) qui souffre d’une vingtaine de minutes assez ternes en milieu de parcours. Mais l’on se console tellement avec la première demie-heure, rafraîchissante à souhait, et de la dernière, émouvante au possible, que l’on ne peut pas juger un film sur son simple ventre creux ! Ajoutez à cette dynamique bancale une touchante relation entre une mère et sa fille qui vous tirera probablement quelques larmes, et vous obtenez un long-métrage sublime et très touchant qui aurait mérité d’avoir une intrigue plus conséquente pour prétendre au rang de chef d’œuvre qu’il frôle de près.

En conclusion, Rebelle est un très bon cru Pixar parce qu’il ne rappelle en rien les films précédents de la firme à la lampe de bureau, parce qu’il propose une histoire calibrée pour les enfants mais que la forme du film est particulièrement sombre et ravira aussi les plus grands, et parce que Mérida est une héroïne hors du commun qui, finalement, est un peu en chacun de nous d’ou le caractère épique d’un film qui parlera à tous.