(Critique) Goodbye Monster de Jianming Huang

Cherchez-vous une bonne surprise estivale à partager en famille ? Le film d’animation mystique de Jianming Huang vous attend en salles dès le 24 juillet prochain ! En proposant une aventure épique à l’humour bien dosé sur un médecin spirituel convaincu de ses capacités envers et contre tous, Goodbye Monster offre de belles réflexions sur l’intolérance et les traumatismes qui jalonnent (et façonnent) nos vies. Une fois encore, le distributeur français Eurozoom a eu l’œil en permettant à une œuvre intrigante de rejoindre nos salles. Goodbye Monster allie astucieusement action et comédie pour un cocktail dynamique qu’on vous recommande chaudement de partager en famille ! 

Résumé : Le monde de Kunlun, composé de milliers d’îles, est menacé par des forces maléfiques. Bai Ze, grand guérisseur, met son île en danger en voulant la protéger et se retrouve banni par ses maîtres. Sept ans plus tard, il y retourne pour se racheter.

(c) Eurozoom

Au coeur d’une île dévouée à la médecine et à la lutte contre une force obscure, un jeune médecin utopiste, Bai Ze, agit à contre-courant. Cherchant à se débarrasser du mal qui ronge les habitants, alors que les grands sages privilégient l’enfouissement de ce mal, le protagoniste s’attire les foudres de la profession. L’intrigue ne tarde pas à se mettre en place, l’élément perturbateur – une explosion de forces obscures – arrivant au bout de quelques minutes seulement et poussant Bai Ze à l’exil. En faisant de ces forces obscures la métaphore des maux qui rongent les habitants, à différentes échelles, le scénario mêle la réalité au fantastique dans un cocktail d’aventures qui n’est pas sans rappeler la saga Kung-Fu Panda des studios DreamWorks Animation – la quête d’un nouveau « maître » constituant une épreuve en place publique, l’antagoniste empli de jalousie, les combats aériens, etc. En bien des aspects, la célébration de la philosophie chinoise est au coeur du récit faisant la part belle aux croyances mystiques et collectives. 

La structure narrative de Goodbye Monster suit avec efficacité les schémas traditionnels, de l’exclusion d’un personnage atypique jusqu’à l’affrontement final empreint de métamorphoses fantastiques. Nourries de jalousie et de sentiments d’insécurité, les motivations de l’antagoniste explosent dans une vague de noirceur dans un dernier acte gorgé d’action et d’entraide entre les héros. Epique à souhait, le film propose d’innombrables scènes d’action joliment mises en scène avec dynamisme, à l’image d’un combat célébrant le genre du wu xia pian entre une renarde à neuf queues et un volatile excellent dans la maîtrise du kung-fu. L’histoire n’est jamais surprenante, y compris dans son recours à l’élan solidaire et coopératif en fin de parcours, mais elle embrasse pleinement l’odyssée mystique et intense proposée par le film. Une odyssée parcourue de scènes parfois inventives, comme ce combat éclair sur des lanternes entre Bai Ze et un général épaulé par des petits poissons soldats au character design inspiré (et comique à souhait). 

(c) Eurozoom

Goodbye Monster est une belle aventure parce qu’elle peut aussi compter sur un humour débridé, même s’il manque parfois de finesse (on n’échappe pas à quelques blagues/gags sur les flatulences), permettant à l’ensemble de la famille de s’attacher aux personnages qui sont nombreux. Le vieux maître poisson, le petit radis apprenti et appliqué, la renarde à neuf queues : autant de personnages sympathiques qui enrichissent une histoire balisée sur les exclus de la société, qu’il s’agisse du protagoniste ou du jeune être fantastique aux complexes exacerbés qu’il aide tout au long du film. Ce dernier, s’adressant plutôt au jeune public, constitue néanmoins la dimension plus émouvante du film à grands renforts de flash-backs et de scènes spirituelles. 

(c) Eurozoom

Au final, le film de Jianming Huang a la saveur d’un wu xia pian captivant pour toute la famille en contant la quête entêtée de Bai Ze pour être reconnu de ses pairs dans l’art de la médecine mystique. Drôle, épique et visuellement fourni, Goodbye Monster est l’assurance d’une séance aux émotions multiples ! 

En salles le 24 juillet via Eurozoom

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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