En parallèle des programmes de courts-métrages qui fleurissent en salles pour enchanter le jeune public, certains distributeurs tentent l’expérience du long-métrage pour espérer tenir en haleine ces jeunes spectateurs épris d’histoires merveilleuses. Rose, petite fée des fleurs, est de ceux-là. Au cœur d’une jolie fable sur l’amitié et l’épanouissement en société, le long-métrage de Karla Nor Holmbäck s’imagine en univers de fantasy à portée des plus jeunes. Et force est de constater que le film parvient à prendre son envol, malgré d’inévitables poids techniques.
Résumé : Rose est une petite fée qui a toujours vécu seule dans son rosier. Elle rêve passionnément d’avoir un ou une ami(e), mais a trop peur de l’inconnu pour s’éloigner de son repaire. Un jour, Satin, un papillon à la recherche d’aventures, croise le chemin de Rose et elles deviennent immédiatement amies, malgré leurs différences. Satin veut partir à la découverte du monde, et quant à elle, Rose préfère rester tranquille dans son rosier. Mais, lorsque sa nouvelle amie est kidnappée par une méchante Troll de Pierre, Rose doit surmonter ses peurs et se lancer dans un dangereux voyage jusqu’aux Montagnes noires pour sauver Satin.
Il suffit parfois de quelques plans pour se laisser porter dans une histoire… Rose, petite fée des fleurs commence par une jolie chanson emplie de poésie. On entre ainsi dans l’histoire par la douceur, à l’image d’un film ayant à cœur de susurrer avec bienveillance ses gentils messages. Parcouru de chansons électroniques efficaces, le film a pour lui une créativité moderne. L’animation 2D est sympathique et colorée mais elle se révèle plus télévisuelle que cinématographique (à l’image du character design assez pauvre des personnages secondaires). Si l’animation du film est mesurée, son histoire l’est aussi tout en offrant de belles pistes narratives.
Rose, une jeune fée peu téméraire, se confronte au monde pour trouver des amis si nécessaires à son épanouissement. Elle rencontre alors Satin, un papillon bleu construit en opposition avec la protagoniste principale. Intrépide, Satin pousse sa nouvelle amie à sortir de sa zone de confort mais également à ne pas s’enliser dans un altruisme contre-productif. Promise à une jeune souris qu’elle n’aime pas vraiment, Rose se lie aussi d’amitié avec d’autres personnages dans la forêt au gré de son aventure la poussant à se dépasser. Des personnages souvent plus peureux qu’elle (un hibou gâteux ou même un troll des forêts), révélant ainsi le courage de l’être féérique portant le film.
Toute histoire de fantasy qui se respecte a ses terres obscures, Rose, petite fée des fleurs ne fait pas exception avec son lot de sorcières, de trolls et de dragons. Les nœuds se résolvent un peu facilement – à l’image d’une rencontre fortuite avec une souris cherchant un mari, permettant ainsi à Rose de laisser sa place dans un mariage peu désiré, mais n’oublions pas que les enjeux s’adressent aux plus jeunes. Reine de l’altruisme, Rose ne peut se départir de son envie de comprendre l’antagoniste du récit, une troll de pierre pastichant l’être mythologique Méduse et son regard de pierre. En quête d’ami, dans un miroir narratif répondant à Rose, la vilaine faisant planer une grande menace sur Sommerland, s’obstine. Point de combats gigantesques dans cette entreprise mais des aventures modestes qui sauront ne pas froisser l’esprit des plus jeunes tout en les embarquant dans un périple à leur portée.
Rose, petite fée des fleurs est un conte bucolique et féérique proposant une mignonne aventure de fantasy à hauteur d’enfant. Une belle manière d’offrir aux plus jeunes des spectateurs une première séance cinématographique mais aussi de les initier à la fantasy et à ses innombrables merveilles narratives, même si, au bout du compte, tout cela manque d’ambition.
En salles le 14 février via Gebeka Films.