Mise en chantier aussi rapidement que Sonic se déplace, le second opus d’une franchise vouée à se décliner sous toutes ses formes (un troisième film est déjà dans les tuyaux tout comme une série sur le nouveau venu Knuckles) poursuit son bonhomme de chemin entamé en 2020. L’équipe créative à la barre de Sonic 2 le film voit tout plus grand, plus référencé et plus fou qu’auparavant ! Les défauts d’hier demeurent tandis que les qualités se renforcent pour bâtir un divertissement parfaitement calibré. Une belle séance à partager en famille dès aujourd’hui !
Résumé : Bien installé dans la petite ville de Green Hills, Sonic veut maintenant prouver qu’il a l’étoffe d’ un véritable héros. Un défi de taille se présente à lui quand le Dr Robotnik refait son apparition. Accompagné de son nouveau complice Knuckles, ils sont en quête d’une émeraude dont le pouvoir permettrait de détruire l’humanité toute entière. Pour s’assurer que l’émeraude ne tombe entre de mauvaises mains, Sonic fait équipe avec Tails. Commence alors un voyage à travers le monde, plein de péripéties.
On retrouve Eggman Robotnik exilé sur la planète Champignon tentant par tous les moyens de retourner sur Terre. Il fait alors la connaissance de Knuckles, un personnage bien connu des fans, qui lui permet de repartir à la chasse du hérisson bleu. L’histoire de Sonic 2 n’est pas la plus originale qui soit (Sonic, Robotnik et Knuckles partent en quête d’un artefact surpuissant – l’émeraude verte qui octroie des capacités extraordinaires – dans la pure tradition du film super-héroïque) mais elle se révèle trépidante. Cette fois-ci, Jeff Fowler et son équipe ne lésinent pas sur les scènes d’action (aux graphismes parfois discutables tant les fonds verts brisent parfois l’illusion du réel) et embarque tous les spectateurs dans un déluge technologique (les machineries de l’antagoniste) et pyrotechnique (on ne compte plus les explosions qui tapissent l’arrière-plan des scènes d’action). On en prend plein les yeux (en Sibérie, au coeur de Seattle ou au beau milieu d’une forêt de conifères : tout est propice aux scènes débridées et aux références ludiques) et le second film surpasse grandement son aîné en termes de grandiloquence visuelle (et narrative).
Tandis que le premier film ne faisait que quelques appels du pied à la mythologie de la saga, ce deuxième passage sur grand écran l’embrasse pleinement en convoquant plusieurs personnages phares (le surpuissant Knuckles donc, mais aussi l’intrépide Tails et d’autres surprises qu’il serait dommage de révéler avant votre séance) et en mettant au cœur du film les légendes passées (l’aura mystique de Longclaw fait toujours son effet). Vient alors l’immense point faible du film : son souci constant d’inclure des personnages humains pourtant peu en phase avec le caractère épique de l’aventure vécue par les personnages animés (dont Robotnik fait presque partie car Jim Carrey donne un ton si excentrique au personnage qu’il en devient cartoonesque). Le spectateur n’a que faire d’un mariage à Hawaï tout comme il préfère s’attacher à l’amitié naissante entre Sonic et Tails (même si cela nous oblige à subir des scènes quasi gênantes à l’image d’une battle de danse dans un chalet sibérien) plutôt qu’à les parents de substitution trouvés par le hérisson dans le premier film. D’ailleurs, les interprètes semblent croire modérément à leurs personnages (on a connu James Marsden plus inspiré…)
A vrai dire, seuls les humains capables d’excentricité trouvent leur place dans ce projet cinématographique : on pense alors à la prestation perfectible mais d’une loufoquerie bienvenue de Natasha Rothwell qui délivre l’une des rares séquences savoureuses du côté des humains lors d’une revanche conjugale hilarante. Savoureuse mais un brin inutile dans l’avancée de l’intrigue principale… Sonic 2 le film aurait pu se révéler plus percutant avec une vingtaine de minutes en moins au compteur. Et ce n’est pas l’impact (minime) des protagonistes humains sur le climax du récit qui infirmeront ce surplus narratif regrettable.
Finalement, Sonic 2 est le divertissement calibré et attendu. Prévisible, frénétique et généreux, le film de Jeff Fowler est un bel hommage à la saga vidéo-ludique qui prendrait véritablement son envol sans la galerie de personnages humains parfaitement anecdotique. On en ressort revigoré et rassuré quant à l’avenir du super hérisson bleu ! D’ailleurs, l’inévitable scène en milieu de générique annonce déjà un troisième opus sur-vitaminé… Peu de doutes que nous serons au rendez-vous !