(Critique) Sylvanian Families, le film : le cadeau de Freya de Kazuya Konaka

Une certaine génération reconnaitra rapidement les mignons habitants animaliers de Sylvania, de retour sur la scène avec un premier long-métrage animé en 3D. Ces petites figurines « kawai » s’invitent sur grand écran pour le plus grand bonheur des enfants, adeptes ou non de leurs aventures ludiques. Et preuve est de constater que l’aventure est charmante même si les graphismes, réducteurs au possible, entravent l’espoir du film de n’être rien de plus qu’un divertissement pour un très jeune public. A Sylvania, les bons sentiments sont rois et la poésie des instants partagés réchauffe les coeurs.

Résumé : Au village des Sylvanian, tout le monde attend avec impatience la Fête des Étoiles. Mais Freya, la petite fille Lapin, s’inquiète : elle est chargée d’en préparer l’événement principal, trouver « l’Arbre de l’année ». Et c’est aussi l’anniversaire de sa mère, pour qui elle cherche le bon cadeau… Qu’est-ce que Freya va bien pouvoir inventer pour faire plaisir à sa mère et à ses amis ?

(c) UFO Distribution

A Sylvania, la jeune Freya part en quête d’un présent pour enchanter sa mère, saxophoniste à ses heures perdues, et célébrer la fête du village. Dans une ambiance automnale pleine de douceur et de rondeur, le court film de Kazuya Kanak (à peine 60 minutes) s’offre aux enfants au gré d’une histoire chapitrée, au fil des quêtes altruistes de la jeune lapine. Après une déconvenue dans une boutique de chapeaux, elle décide de confectionner elle-même son cadeau. L’artisanat s’invite alors dans l’histoire : un chapeau, une trompette, un instrument à corde : Freya et ses amis rivalisent d’idées et de savoir-faire dans cette charmante ode à la confection. Une ode s’auréolant de valeurs bienveillantes, solidaires et optimistes en chaque instant dans un océan de bons sentiments. 

Dans une structure narrative quasi épisodique, tous les fils narratifs tendent vers le réchauffement des coeurs du public, y compris dans les rencontres fortuites pavant le chemin enjoué de Freya. Parmi celles-ci, un loup orné d’un costume de cowboy qui échange régulièrement avec la jeune héroïne. Des échanges chaleureux, développant le propos nostalgique (avec des pointes de philosophie) du film. Et nostalgie il y a lorsque les parents de Freya content la rencontre d’un lieu merveilleux où ils ont planté un arbre dans la grotte attenante à un château abandonné : les scènes y sont baignées de lumière. 

(c) UFO Distribution

Concrètement, Sylvanian Families, le film : Le cadeau de Freya perd en précision technique ce qu’il gagne en poésie et en coeur. Tout concourt à l’emballement des coeurs dans cette entreprise graphiquement perfectible (la modélisation des personnages est mignonne mais les arrières-plans sont trop souvent imprécis et leurs textures laissent à désirer) à l’image d’une bande originale envoutante honorant l’aura nostalgique de cet univers dévolu à la générosité. Le long-métrage de Kazuya Konaka n’est pas franchement beau, mais il comprend des plans à la symbolique évidente.

Vous l’aurez donc compris, Sylvanian Families, le film : Le cadeau de Freya ne doit pas se cantonner à son animation simpliste (pour ne pas dire bâclée) puisqu’il dissimule des trésors de poésie et de bienveillance. Si ce conte chapitré s’adresse à un très jeune public, il a le mérite de le faire rêver… tout en simplicité ! 

Le film sortira en salles le 21 août prochain via UFO Distribution mais des avant-premières sont organisées le dimanche 16 juin dans certains cinémas Pathé, alors renseignez-vous au plus vite et courez-y avec vos enfants !

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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