(Sortie vidéo) Batman : The Long Halloween Partie 2 de Chris Palmer

Deux mois seulement après la sortie de la première partie qui nous avait emportés dans un thriller réaliste bien éloigné des édulcorations super-héroïques de ces dernières années, la suite du célèbre récit « Long Halloween » s’offre à nous. Sorti le 25 août dernier en vidéo (DVD ou Bluray), le film de Chris Palmer clôture grossièrement une intrigue conséquente qui aurait mérité de s’appesantir plus longuement sur ses personnages pour offrir l’adaptation rêvée. Qu’importe, The Long Halloween fait partie du haut du panier estampillé DC Comics entre les mains de Warner Bros Animation.

Résumé : Le tueur connu sous le nom de Holiday continue de traquer la famille Falcone tandis qu’une nouvelle classe de criminels costumés apparaît à Gotham City. Batman soupçonne qu’un ancien allié pourrait être le tueur en série.

(c) Warner Bros Animation

Dans la droite lignée de l’opus précédent, le film s’ouvre avec un générique sobre reprenant des planches de comics avant d’embrayer sans détours sur la scène post-générique de la première partie. On y découvrait l’arrivée de Poison Ivy, l’une des nombreuses antagonistes de Batman dans le film. Alors que la première partie se focalisait sur la mafia ou le Joker, des ennemis fondamentalement « réalistes », la seconde partie, quant à elle, convoque une multitude d’ennemis iconiques de l’homme chauve-souris pour conter l’origin story du non moins iconique Double-Face. Le Pingouin, le Joker, Solomon Grundy, le Chapelier : on ne sait plus où donner de la tête tandis que l’intrigue du premier film s’éparpille entre les innombrables protagonistes du récit.

Film plus bavard qu’agité, Batman : The Long Halloween – Partie 2 met l’accent sur les intrigues familiales pour légitimer son propos crépusculaire sur le monde à venir, fait de « super-vilains » fantastiques. Exit les scènes d’action tonitruantes des dernières itérations filmiques de Batman, bienvenue aux ambiances plus intimistes et austères des conflits de famille. Sans devenir un soap opéra narcotique, le scénario fait la part belle aux mafieux (on pense notamment à Sofia Falcone qui obtient un rôle de choix dans cette seconde aventure). Parachevée dans une conclusion un brin frustrante mais teintée de tragédie, l’histoire de ce diptyque manque de temps. Après tout, la résolution de l’enquête (l’identité du meurtrier Holiday) est en retrait… dans un scénario qui va à toute vitesse.

(c) Warner Bros Animation

Finalement, cette deuxième partie ne tient pas toutes les promesses du premier opus et ne parvient pas non plus à relever le défi du projet titanesque qu’est l’adaptation d’un run de 13 comics (dessiné par Tim Sale et scénarisé par Jeph Loeb). Pourtant, on ne peut qu’apprécier l’angle réaliste de ce diptyque animé et la qualité de l’animation, certes limitée par un budget direct-to-video mais suffisamment charmante.

Désormais, Warner Bros Animation nous donne rendez-vous avec Injustice en fin d’année ! Une autre adaptation très attendue…

EDITION VIDEO

L’éditeur Warner Home Média nous a fait parvenir l’édition haute-définition du film (dans un boîtier amaray, mais il semblerait qu’une édition steelbook soit également disponible). A savoir qu’une édition 4K sortira normalement en fin d’année pour regrouper les deux films, du moins sur le sol américain.

Comme de coutume, nous avons visionné le film sur un écran OLED 4K. 

Image & son : présentée au format 1.78:1, cette seconde partie de l’adaptation du célèbre comics se caractérise surtout par une image sombre en lien direct avec le propos crépusculaire du récit. Les rares couleurs sont bien traitées et saturées comme il faut tandis que les noirs profonds entérinent l’ambiance obscure du film. Quelques soucis de netteté surgissent parfois, notamment lors des gros plans sur le visage des personnages, mais il s’agit là d’un menu défaut dans un océan de réussite.

Sur le plan sonore, l’édition est dans la droite lignée de la première partie sortie en juin dernier. Vous pourrez profiter d’une piste en DTS-HD Master Audio 5.1. Même si les scènes d’action se font rare dans cette seconde partie plus orientée psychologie, cette version originale est profondément percutante tout en étant bien répartie entre les différentes enceintes.

Du côté de la piste française, le constat est moins enthousiaste puisque vous retrouverez seulement une piste en Dolby Digital 5.1. Le doublage français est évidemment de qualité mais la compression de la piste la rend moins puissante que son homologue originale.

(c) Warner Bros Animation

Interactivités : même si quelques bonus sentent le réchauffé, on découvre avec plaisir des bonus consistants qui déploient l’univers si riche de l’écurie DC Comics.

  • DC Showcase Blue Beetle (15min30) : cela devient une tradition, la nouvelle sortie DC Comics animée s’accompagne d’un court-métrage sur l’un des personnages moins mainstream de l’écurie. Nous voyons Blue Beetle faire équipe avec Question, Capitaine Atom et Nightshade contre Docteur Spectro et le film s’entiche d’un style animé quelque peu désuet. Cette courte aventure est une belle parenthèse !
  • Aperçu du film « Injustice » : premières images de la prochaine réduction Warner Bros Animation qui débarquera en fin d’année dans les bacs.
  • Avant-goût de Batman Dark Knight Partie 2
  • Avant-goût de Batman : Silence
  • Dans les archives de DC : Batman la série « Double-Jeu » Parties 1 et 2 : comme pour la première partie, deux épisodes de la série animée culte des années 90 sont proposés. On salue le choix cohérent de proposer un diptyque relatant la genèse de Double-Face, comme dans le film.

Comme toujours, une sortie vidéo Warner Bros France s’accompagne donc de bonus aussi cohérents qu’intéressants. Il est évident que les collectionneurs des films DC Comics se procureront avec plaisir cette édition qui ne les surprendra pas : et c’est tant mieux !

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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