(Sortie vidéo) Justice Society : World War II, de Jeff Wamester

Que cela fait du bien de voir autre chose qu’une focalisation sur le duo égérie de l’écurie DC (Batman & Superman). Contant l’un des nombreux voyage interdimensionnel d’un Flash moderne, ce nouveau cru Warner Bros Animation nous plonge dans une relecture super héroïque des arcanes de la Seconde Guerre mondiale. Tandis qu’Hitler fait peser une menace que l’on connaît sur l’Europe, la Justice Society of America s’efforce de le l’en empêcher. Même si le troisième maillon de la Trinité DC est au cœur du récit (Wonder Woman), on ne peut qu’apprécier cette aventure sur Terre-2 et saluer les efforts d’ouverture du film sur d’autres aventures que celles des justiciers masqués habituels.

Résumé : Alors qu’il part à toute vitesse prêter main forte lors d’une bataille inattendue à Metropolis, Flash traverse le temps et se retrouve en pleine Seconde Guerre mondiale, où il rencontre Wonder Woman et son équipe ultra-secrète, la Justice Society of America.

(c) Warner Bros Animation

Si l’univers DC accuse d’inlassables revers sur grand écran et se révèle frileux quand il s’agit d’aborder l’une des caractéristiques essentielles des comics (le multivers et les réalités parallèles), la branche animée du studio américain l’est beaucoup moins ! Embrassant pleinement les réalités parallèles de ces destinées héroïques, les œuvres animées de Warner Bros Animation mettent en lumière d’autres univers et des personnages moins mainstream. Propulsé sur Terre-2, Barry Allen rencontre une société de Justice atypique, composée de têtes bien connues (Wonder Woman ou Black Canary) côtoyant des héros moins habitués de l’écran, à l’image d’Hourman (dernièrement entraperçu dans la série Stargirl disponible sur HBO Max). Avec un tel panel de super-héros, l’action est au rendez-vous et les séquences épiques s’enchaînent à vive allure (même si cela rime parfois avec redite tant les scènes de combat de l’Amazone donnent l’impression de reproduire celles de l’adaptation live action de 2017, réalisée par Patty Jenkins). Au détriment de l’émotion ?

Les combats s’enchaînent jusqu’à un climax final délaissant malheureusement le contexte géo-politique de 39-45 au profit d’une invasion monstrueuse presque inadaptée. Pire encore, l’intrigue ne laisse que peu de place à ses personnages pour exister au-delà de leurs attributs super-héroïques, d’autant plus que des noms plus connus de l’écurie DC ne tardent pas à s’inviter à la fête… Comme pour contenter des fans qui ne sauraient se passer de Superman ? Mais ne boudons pas notre plaisir de découvrir une œuvre faisant office de porte d’entrée dans le multivers (que seuls les fans de comics ou de l’Arrowverse connaissent vraiment).

(c) Warner Bros Animation

Sur le plan graphique, on ne peut que célébrer le choix d’une nouvelle esthétique (dont nous parlions déjà lors de notre article sur Batman : The Long Halloween) bien que les variations d’échelle de plans soient parfois à l’origine de déformation graphique des personnages. Mais les décors variés et les traits épais des personnages rendent la découverte très agréable. L’équipe créative est désormais sur la bonne voie pour nous délivrer encore d’innombrables propositions animées pertinentes ! Mais il est parfois difficile de construire un propos émouvant avec tant de personnages et si peu de temps…

En somme, Justice Society : World War II est une aventure sympathique qui fleure bon le fan service au détriment d’un réel développement des personnages en présence. Si le décorum historique et les personnages moins habituels sont pertinents, l’impact émotionnel l’est beaucoup moins, d’autant plus que les amours tragiques de Wonder Woman commencent à être répétitifs… N’est-ce pas, Steve Trevor ? 

EDITION VIDEO

L’éditeur Warner Home Média nous a fait parvenir l’édition limitée haute-définition du film (contenant le film en Bluray, en DVD mais également une figurine de Flash). Le film est également disponible en bluray simple mais aussi en DVD simple. 

Comme de coutume, nous avons visionné le film sur un écran OLED 4K. 

Image et son : globalement, la définition de l’image haute-définition est percutante. Les détails de l’animation sont au rendez-vous mais quelques imprécisions sont à noter sur le transfert des décors (moins travaillés que les personnages mis en avant). Très colorée, l’image du film n’en demeure pas moins cohérente en évitant les teintes trop saturées tandis que les noirs et les contrastes sont convaincants. Une belle image dans l’ensemble d’autant plus que la nouvelle esthétique du DC Animated Universe est très charmante (et gentiment nostalgique) ! Mais il est évident que le transfert 4K, disponible sur le sol américain, doit se révéler encore plus éloquent !

Du côté du son, comme de coutume nous retrouvons une piste vostfr en DTS-HD Master Audio 5.1. Riche en actions, le film ne lésine pas sur les effets sonores, mettant à profit le caisson de basse. Pour les autres langues, l’éditeur nous offre encore des pistes en Dolby Digital 5.1 (dont la VF). Si la piste française est intéressante et le doublage de qualité, elle n’a pas l’ampleur de la piste HD (et c’est logique). 

(c) Warner Bros Animation

Interactivités : comme toujours, l’éditeur vidéo délivre un contenu conséquent (et alléchant) qui complète à merveille le film proposé ! 

Making-of (30min) : une table ronde avec cinq membres de l’équipe, permettant aux spectateurs de découvrir les coulisses de création du film. C’est évidemment passionnant et assez long pour se révéler pertinent ! 

Aperçu de Batman : The Long Halloween (10 minutes) : plongée dans le nouveau film animé (sortie fin juin 2021), pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous rendre ici !

Aperçu Justice League vs Teen Titans (11 minutes) + Wonder Woman Bloodlines (10 minutes) : deux bonus recyclés mais qui font la promotion d’anciennes sorties du DC Animated Universe.

Deux épisodes de « La ligue des justiciers » : les épisodes 16 et 17 de la saison 1 (44minutes) : toujours bienvenue même si nous attendons toujours une sortie de l’intégrale de la série animée en HD sur le sol français ! L’image est, par ailleurs, de très bonne qualité.

Court-métrage « Kamandi : The Last boy on Earth » : adaptation d’un comics de Kirby dans les années 70. Un récit de 18 minutes auréolé du style graphique d’origine (une esthétique forcément surannée mais pleine de charme). Dans un univers à la Planète des singes, on profite d’une animation de qualité ! Les couleurs sont, en plus, bien définies l’aventure est pleine du charme d’antan. Mais cette histoire n’a-t-elle pas trop des allures de pilote télévisuel ? On reste sur notre faim… Et l’impatience de se plonger dans les comics originels nous emporte !

Une fois encore, Warner Home Média délivre ici une édition de grande qualité. Seule l’absence d’une édition steelbook nous questionne mais une figurine de Flash est intégrée à l’édition combo ! Un must-have pour tous les collectionneurs DC (et les non-initiés) ! 

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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