(Sortie vidéo) Mon ami robot de Pablo Berger

Retrouver l’un de mes coups de coeur (pour ne pas dire LE coup de coeur) de l’année 2023 en vidéo est une expérience riche en émotions. Dans un magnifique digipack aux reflets splendides (voir photos ci-dessous), le Bluray du film s’offre au public avec pléthore de featurettes en forme de making-of fragmenté sur la production du film. Que demander de plus ? Un véritable succès du film de Pablo Berger en vidéo, pardi ! 

(c) Wild Side

Mon ami robot m’a particulièrement touché. Son dispositif narratif, nécessairement répétitif, créé une dynamique émotionnelle déchirante. Gorgé de clins d’oeil au septième art (Manhattan de Woody Allen, Le magicien d’Oz de Fleming ou même Les Griffes de la nuit de Craven), le premier projet animé de Pablo Berger est le digne successeur de sa revisite du conte de Blanche-Neige (dans Blancanieves) : une œuvre enfantine et muette aux contours cruels comme le font si bien les histoires de notre enfance.

Pour (re)découvrir ma critique complète, c’est par ici

EDITION VIDEO

L’édition vidéo (DVD ou Bluray – il s’agit de l’édition haute-définition ci-dessous) est sortie depuis le 24 juillet dernier via Wild Side (que nous remercions pour la mise à disposition du digipack), et si vous recherchez un film à la mélancolie douce amère, Mon ami robot est fait pour vous ! Une séance touchante à partager avec l’ensemble de la famille. 

Image & son : un transfert vidéo de grande qualité, rendant fidèlement le souci du détail exprimé par l’équipe créative. Les éclairages font sens, la cité américaine est magnifiée et les scènes nocturnes sont ciselées. En offrant une édition haute-définition à un film au succès modéré en salles (quel dommage !), Wild Side confirme son attachement au support physique. Un vrai plaisir ! La redécouverte du film à la maison m’a rappelé tous les bons souvenirs de la séance cinéma l’été dernier lors d’une avant-première.

Sur le plan sonore, une seule piste en DTS-HD Master Audio 5.1 est disponible mais l’absence de dialogue la rend universelle : l’édition s’adresse donc à tous !. De qualité, elle fait honneur au travail de titan des équipes au son pour rendre New York la plus vraisemblable possible dans le film : on s’y croirait !

Le disque comprend également une piste en audiodescription mais aussi des sous-titres sourds et malentendants.

Interactivités : de nombreuses featurettes revenant sur la création du film au gré d’extraits du film. Une véritable mine d’informations et d’anecdotes passionnantes qui avoisine les 45 minutes de contenu tout de même !

  • Les thèmes du film (6min) : la découverte de la matière littéraire de Sara Varon par Pablo Berger. Le réalisateur évoque l’intérêt principal de son histoire : un regard quasi universel sur l’amitié et ses rebondissements inévitables.
  • Retrouver le New York des années 80 (4min) : l’envie de faire de la ville un personnage à part entière. Et c’est réussi ! Yuko Harami a notamment été sur le devant de ce travail de recréation graphique et sonore. 
  • Un film sans paroles (3min30) : un film sans paroles, et non un film muet car on entend quand même les personnages respirer. L’équipe créative évoque les raisons ayant poussé à ce choix important.
  • La bande-son (5min) : retour sur le choix de rythmes jazz. Alfonso de Vilallonga, le créateur de la musique, a mis son savoir-faire au service de la bande originale.
  • L’animation (7min) : travail méticuleux de l’animation, une expérience inédite pour le réalisateur. Un bonus important qui donne la parole à quelques animateurs au travail sur le projet.
  • Qu’écoutait New York dans les 80’s ? (2min) : les différentes ambiances de la ville, du punk rock à l’underground. 
  • Le son de New York des années 80 (6min30) : à la différence d’un projet en prises de vue réelle, l’animation impose une création totale de l’ambiance sonore du film. Un travail de titan pour nous immerger dans l’ambiance urbaine. Et le disque concocté par Wild Side nous permet d’apprécier ce travail intense.
  • Dessiner New York (6min50) : Jose Luis Agreda, le directeur artistique, évoque notamment les intentions du réalisateur. On y voit aussi les animateurs au travail sur tablette graphique : un bonus passionnant pour les fans d’animation (et les animateurs en herbe !) Une vidéo riche en artworks dans les arcanes du film.
  • De la prise de vue réelle à l’animation (5min40) : Pablo Berger a une obsession du détail qui ne pouvait que s’épanouir dans l’animation. En animation, chaque détail doit être pensée, rien n’est laissé au hasard.

=> Au final, ces nombreuses courtes vidéos sont savoureuses : seul regret ? L’absence d’option pour les regarder d’affilée, obligeant ainsi le spectateur à revenir à chaque fois au menu de sélection.

Le disque comprend aussi la bande-annonce du film, une tradition pour les éditions physiques des films. Enfin, l’éditeur a eu la belle idée d’ajouter deux cartes postales à l’effigie du film dans le digipack, une belle attention parfaitement en phase avec l’été en cours ! Alors, qu’attendez-vous pour craquer ?

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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