(Sortie vidéo) Ratchet & Clank, de Kevin Munroe & Jericca Cleland

Le mois de juin sera assurément une célébration de la célèbre franchise initiée par Insomniac Games grâce à la sortie sur PS5 du nouvel opus (Ratchet & Clank : Rift Apart) mais également de la ressortie en vidéo du film tiré de la saga vidéoludique, sorti en salles en 2016. Déjà disponible en DVD et Blu-ray 3D, le film ressort grâce au distributeur Citel Vidéo pour accompagner l’arrivée du nouvel épisode interactif. L’occasion rêvée de vous reparler de ce film dérivé à la fidélité indéniable mais aux ambitions relatives. 

Résumé : Ratchet et Clank unissent leur force, intelligence et courage pour lutter contre le maléfique Drek qui veut détruire la galaxie. Avec l’aide des Rangers Galactiques ils vont se lancer dans une aventure spectaculaire ! Ce duo de choc est basé sur la franchise des jeux vidéo Ratchet & Clank de Sony, qui a été écoulée à plus de 13 millions d’exemplaires à travers le monde.

(c) 2016 Constantin Film Verleih GmbH

Intrinsèquement lié au jeu vidéo sorti en 2016 (qui lui-même était un remake du premier volet de la saga sorti en 2002), dont il conserve la trame narrative (puisque certaines cinématiques du jeu sont des extraits du film), l’unique long-métrage à ce jour du duo iconique en retrace les origines. Aventure pleine de sympathie prenant les airs d’un Star Wars pour les plus jeunes (après tout, le « déplanétiseur », arme ultime des antagonistes, n’est pas sans rappeler l’étoile noire), le scénario stellaire de cette origin story est honorablement rythmé. Empli de scènes d’action propres au space-opera enfantin désiré par l’équipe créative (entre combats spatiaux et autres batailles au pistolaser), le film des studios Rainmaker Entertainment peut aussi compter sur une réalisation aérienne cohérente pour combler l’envie de sensations fortes de ses spectateurs. Évidemment, cette caméra libérée des lois de la physique était célébrée par la 3D relief, encore en vogue lors de la sortie du film (l’édition actuelle en est privée mais le marché étant à l’abandon, le choix du distributeur va de soi). 

C’est aussi par son humour décalé que le film peut plaire à son public cible, qu’il s’agisse des réactions un brin décalées du capitaine Qwark ou des multiples références à la société du XXIème siècle (à l’image des nombreux clins d’œil aux réseaux sociaux : mais survivront-elles au temps ? On le sait, ce genre de références ancrées dans une époque ciblée entrave l’intemporalité). Mais preuve est de constater que l’humour s’adressant à tous les publics de la saga vidéoludique a ici tendance à faire seulement sourire les plus jeunes des spectateurs. Par ailleurs, le film déçoit quelque peu sur le plan graphique, avec une animation perfectible aux textures parfois figées qui sont en-deçà des espérances, tout comme les décors qui manquent parfois de netteté (le budget du film reste modéré…) Lorgnant plus du côté du jeu vidéo (ce qui est parfaitement approprié), l’univers visuel de Ratchet & Clank fait le job sans éclats. 

(c) 2016 Constantin Film Verleih GmbH

Œuvre commerciale, mais non dénuée de charme et d’intérêt, Ratchet & Clank : le film a de quoi plaire à un large public même si les adolescents et leurs aînés (joueurs de la saga) seront parfois lassés par des retournements de situation un peu prévisibles. Ceux qui auront déjà platiné le jeu n’auront pas forcément la nécessité de découvrir le film tandis que ceux qui voudraient se lancer dans le nouveau jeu et qui ne connaîtraient pas l’univers du duo de science-fiction auraient tout à gagner à découvrir cette origin story charmante à défaut d’être pleinement convaincante.

ÉDITION VIDÉO

L’éditeur Citel Vidéo nous a fait parvenir l’édition haute-définition du film (un amaray comportant un fourreau). Il faut, une fois encore, saluer l’arrivée d’un disque HD tant les éditeurs vidéos tendent à réduire la place des Blurays pour le marché animé. 

Comme de coutume, nous avons visionné le film sur un écran OLED 4K. 

Image et son : dans l’ensemble, l’image est de bonne qualité (et les nombreuses couleurs sont fidèlement traitées) : la précision du transfert vidéo permet même de distinguer les éléments de poussière traversant les halos de lumière. L’image chaleureuse entérinée par un étalonnage plus doux que les productions 3D habituelles finit de convaincre et de justifier l’existence d’une édition Blu-ray de qualité. De loin la meilleure solution pour découvrir le film dans de bonnes conditions.

Deux pistes haute-définition composent ce disque : DTS-HD Master Audio 5.1 VO et VF : un doublage français de qualité (bien que le recast de Ratchet ait encore du mal à passer). 

(c) 2016 Constantin Film Verleih GmbH

Interactivités : trois bonus sur la création du film composent cette galette vidéo. Une manière de prolonger la découverte du film en questionnant les choix opérés par l’équipe créative. 

Dans les coulisses du doublage (partie 1 avec extraits de gameplay du jeu vidéo – 4min14) : un focus sur l’univers du film et de la saga vidéoludique.

Dans les coulisses du doublage (partie 2 -7min32) : un focus sur le propos du film et le message envoyé aux spectateurs, mais également la dynamique (et la relation étrangement fraternelle) des deux personnages principaux. Le titre de ces deux bonus a tout de même de quoi étonner car il y est finalement peu question de « doublage » !

– Les scènes inédites (4min52) : quelques petites scènes retirées du montage final qui n’auraient pas apporté de plus-value au récit mais qui se laisse découvrir avec plaisir, entre des séquences finalisées et des extraits seulement modélisées. 

Au final, Ratchet & Clank : le film nous revient en vidéo (à travers une édition amputée d’une 3D relief désormais reléguée au placard des technologies injustement abandonnées) pour célébrer le retour du duo iconique sur la next-gen de Sony. L’occasion de (re)découvrir un film généreusement fidèle malgré ses contours imparfaits. 

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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